Hymne à la liberté
La faculté de sentir, d’éprouver, de jouir
Nous assujetti à la sensibilité,
Nous pousse au contentement de tous nos désirs
Dans des plaisirs affligeants de servilité ;
Cette quête effrénée vers la satisfaction
Nous condamne à perpétuité à l’addiction,
Nous enferme dans les méandres de l’envie
Subalterne, infériorisant nos appétits ;
Elle se nourrit du leurre de nos habitudes
Dans les simulacres de nos belles attitudes,
Qui en feignant d’être, finit en une doublure
Pitoyable, nous asservissent de censures ;
Nos sentiments nous poussent à aimer, à haïr
Tétanisant nos cœurs ; loin de nous anoblir
Ils nous avilissent inhumant le rationnel
Sur l’autel de l’hégémonie passionnelle ;
Nous sommes l’instrument de nos émotions,
Sujet à la vilénie de nos tentations
Avec ces intérêts cupides et compulsifs
Tourmentant nos esprits devenus régressifs ;
Nous sommes le jouet pulsionnel des instincts
Capricieux et despotes réglant nos destins
En nous liant au fer de l’affectivité,
Agenouillés à nos impérieux préjugés ;
Sauvons la vérité du joug des dépendances
Subordonnées, résolvons nos ambivalences
Et affranchissons-nous du carcan de l’ivraie
Dans l’ascension au bonheur, aux cimes du vrai ;
Le beau nous élève jusqu’à la connaissance
Cultivant le grain en défrichant l’ignorance
Des limites oppressives de la servitude
Innée, jusqu’à l’acquis de la béatitude ;
La volonté est fruit laborieux du travail,
Dont les victoires sont de pacifiques batailles,
Des luttes pour que triomphe l’intelligence
Contre l’empire et la duplicité des sens ;
C’est ce dur combat fratricide entre raisons
Et subjectivité, cette dualité
Schizophrène, la dernière des cloisons
Entre le primitif et le civilisé.
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