De la compassion
C’est dans la détresse que la pitié
Ce fait des plus oppressantes et craintives ;
Elle nous place dans l’infériorité
Des plus avilissante et abrasive ;
Elle attire les fossoyeurs qui en quêtent
D’âmes affaiblies, s’emploient dans leur orgueil
Démesuré, à jouir de nos défaites,
Heureux de nous faire porter le deuil ;
Le cœur s’essouffle d’avoir à comprendre
Une raison qui ne peut accepter
La miséricorde, qui ne peut entendre
Ces voix plaintives et trop intéressées :
De ces estropiés prétendant marcher
Sur les braises munies de leurs béquilles
Où sur les eaux à jamais asséchées
Par leurs invraisemblables peccadilles ;
Rien n’est plus offensant que ces regards
Indécents de ceux qui croient reconnaitre
Le châtiment divin à notre égard,
Lorsque nous souffrons du fond de notre être ;
Fuyons ces larmoyants apitoiements
Qui sont une insulte pour qui l’inspire
Et qui nous voue à l’asservissement
Redevable de tout ce que l’on respire ;
Il faut nous libérer des préjugés
Abêtissants qui nous rendent serviles
En nous assujettissant aux péchés
Morbide et à des craintes infantiles ;
Il nous faut abandonner le carcan
De ces jougs de la subordination,
Pour s’émanciper des fers humiliants
De l’indigence, qu’est la compassion.
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