Bonheur, cet inconnu
Ô toi bonheur ! Mon inconnu:
Combien de promesses déçues
Par tes attentes hypothétiques
Et mes songes fantasmatiques ;
Tu encenses les doux émois
Estropiés à l’ombre des croix,
Par ta foi en cet accessible
Jouissance endeuillée et stérile ;
Tu es à l’incommensurable
Ce que Dieu est à l’ineffable :
Lueur brillante en l’éphémère,
Antalgique à nos joies amères ;
Tu es cet astre scintillant,
Sans le moindre mouvement,
Un repère pour égaré
Que les prières ont atrophié ;
Impénétrable plénitude
Enivré de béatitude ;
Éternelle contemplation
Murée dans les lamentations ;
Tu inspires les hommes instruits,
En leurs malades rêveries,
Et les certitudes addictives
De ces saints en leurs joies chétives ;
On s’évertue, en ton absence,
A croire que tu serais une chance
Qu’on trouverait au fond d’un verre
Ou un genou fléchit à terre ;
Phare de tous nos vagues espoirs
Échoué au fond de nos mémoires :
Je peux être ton Robinson,
Sans vouloir mourir d’illusion.
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